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Lucie / Paris

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Organisatrice

On se retrouve à Paris, à une terrasse de café dans le quartier Edouard VII, près de l'Opéra.  Lucie connait bien le quartier; elle travaille dans les environs.  Le beau temps nous permet de rester dehors et de recueillir le témoignage de Lucie dans un cadre qui lui sied.
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Son allure de Parisienne et son sens de la fête révèlent toute la légèreté d'une jeune citadine qui profite de son époque en toute indépendance.  Elle nous raconte néanmoins son enfance passée en de nombreux lieux différents et les relations très fortes qui l'unissent avec sa famille ses ami(e)s.
Family & Childhood
Self & Growing-up

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DIS-MOI TROIS CHOSES DE TON PERE, OU DE QUELQU'UN D'AUTRE SI TU VEUX

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Je préférerais parler de ma mère que de mon père, parce que c'est plus facile pour moi et aussi que mon père, je ne suis pas sûre qu’il aimerait entendre que l'on parle de lui. Parce qu'il est discret.

 

Ma mère par exemple, trois choses… Bien déjà, j'ai une relation très forte avec elle. Je pense que c'est une personne qui a fait pas mal de sacrifices, au final. Donc première chose, parce qu'elle a toujours suivi mon père justement, dans ses choix de carrière. On a beaucoup déménagé tous les trois, quatre ans. Elle a toujours été à le suivre et je pense qu'elle a fait pas mal de choses dans son sens, dans le sens de la famille. La famille en règle générale d'ailleurs, c'est le pilier fondamental. Enfin pour ma mère, cela a toujours été ça. Très proche de ses enfants. On est trois enfants. C'est une personne qui donne tout pour ses enfants, pour sa famille.

Bien, voilà. Je suis très sensible au fait que l'on peut toujours compter sur elle. Mais, cela marche aussi pour mon père en fait. On peut toujours compter sur elle, mais quoi qu'il arrive. C'est incroyable. Enfin voilà, quoi. C'est ma maman. Elle est très présente. Elle est jeune, je pense et très ouverte d'esprit. On a déjà fait des apéros avec mes potes à moi et ma mère était là. Elle s’entend très bien avec tout le monde. Elle est hyper dynamique, enthousiaste. Quand j'ai un besoin ou un conseil ou si quelque chose de grave se passe, c'est vers elle que je vais en tout premier lieu. Ce n’est pas mes meilleurs amis, c'est ma maman avant.

 

C'est une confidente aussi ?

 

Oui. C'est une confidente complètement. Elle sait tout. Enfin, je ne lui cache rien.

 

Quand tu disais que vous aviez déménagé souvent ? C'était suite aux changements de carrière ou aux évolutions professionnelles de ton papa ?

 

Bien, oui. On a fait beaucoup de voyages. Moi, je suis née en banlieue parisienne mais, je n'y ai vécu que mes premiers dix mois à peu près. Après, on est allé au Cameroun pendant trois ans, trois ans et demi. Et puis après, on a re-déménagé dans le nord, et puis à Compiègne. Puis enfin après, ils sont allés en Vendée. De là, ils sont revenus un peu en banlieue parisienne puis maintenant, ils sont retournés à Nantes. Enfin voilà, il y a vraiment eu beaucoup de déménagements, donc beaucoup de changements, de réadaptation à chaque fois. Ils ont toujours été présents. Ils ont toujours fait attention pour que ce soit bien, que les déménagements se passent à une fin de période scolaire. On a fait tout le collège au même endroit, tout le lycée au même endroit, toute l'école primaire au même endroit. Enfin voilà, ils ont toujours fait très attention à cela, malgré leurs priorités à eux aussi, professionnelles. Donc voilà, tout pour leurs enfants.

 

Tu as aussi dit que vous étiez trois enfants.

 

Oui. Un frère, une sœur, tous les deux plus âgés. Ma sœur, elle a six ans de plus et mon frère, huit ans de plus. Voilà, on est assez proches mais pas plus que cela, j'ai l'impression. Enfin, c'est mon frère et c'est ma sœur, il n'y a aucun doute là-dessus. On s'entend à merveille à chaque fois que l'on se voit et puis, on est proches de cœur, etc... Mais, c'est vrai que je suis moins confidente avec mon frère, avec ma sœur que je peux l'être avec mes amis très proches, parce que l'on se voit moins aussi, qu'ils habitent ailleurs.

 

Dans les multiples déménagements dont tu as parlé, j'ai eu l'impression qu'il y avait un attachement particulier pour le nord de la France.

 

Oui. J'aime beaucoup le nord de la France. Bien déjà, j'y ai passé pas mal de mon enfance parce que j'habitais à Valencienne pendant trois, quatre ans et à Lille pendant trois, quatre ans aussi. C'était toute mon école primaire là-haut. Je trouve que c'est une région chaleureuse, très chaleureuse.

 

QUI S'EST PREOCCUPE DE TOI QUAND TU ETAIS ENFANT?

 

Préoccupé de moi ? Mes parents. Mon frère et ma sœur un peu, et puis mes grands-parents aussi beaucoup, chez qui je passais beaucoup mes vacances. Donc voilà, c'est vraiment la famille. C'était juste la famille. Je n'ai pas eu de personne de l'extérieur qui s'est occupée de moi. Enfin pas en tout cas, qui ait marqué mon esprit très fort.

 

Donc, un peu la famille nucléaire au sens sociologique du terme. Le noyau dur, les deux parents et les enfants.

 

Oui. Ce n'était que mes parents. C'est eux qui se sont occupés de moi. Il n'y a pas eu trop de recours à d'autres personnes, je crois. Et puis, comme ils étaient présents, en fait-- Parfois il n'y a pas la maman, ou il n'y a pas le papa, ou des choses comme cela. Moi, j'avais mes deux parents qui faisaient tout pour nous, qui étaient vraiment là pour leurs enfants. Donc, non. C'est eux qui se sont occupés de moi.

 

Je me souviens d'une chanson absolument délicieuse. C'est une chanteuse qui dit : "Je vous prie de m'excuser parce que je n'ai eu aucun problèmes. J'ai eu des parents qui m'aimaient. J'ai eu une enfance heureuse."

 

Bien, c'est un peu cela. J'ai vraiment eu-- Enfin, je n'ai pas eu dans mon enfance de problèmes, à part des choses minimes. Enfin minimes non, mais des choses de la vie normales, les déménagements par exemple.

 

Cela induit quand même certaines perturbations.

 

Cela induit qu'il faut s'adapter. Mais moi, cela ne m'a jamais troublé outre mesure. Je me suis toujours très bien adaptée. Je pense que pour ma sœur, cela a été plus dur. Mais moi, non.

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Y A-T-IL QUELQU'UN QUI A COMPTE DANS TON ENFANCE?

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Dans mon enfance ? Bien, ma grand-mère, comme je disais. Ma grand-mère oui, elle a eu un fort impact sur moi parce que j'ai l'impression qu'elle était-- C'était comme la deuxième maman, en fait. J'ai deux grands-mères, mais il y en a une qui était plus proche de nous, dans le sens plus proche physiquement aussi et que je voyais plus souvent. Donc, la grand-mère du côté de ma mère, chez qui j'ai habité pendant deux ans. Donc elle, oui. Elle a beaucoup interféré, mais cela reste dans le cercle familial, encore une fois. C'est vrai qu'il n'y a pas eu de personnes de l'extérieur. Enfin, je me rends compte, là maintenant en le disant, qu'il n'y a pas eu de personnes de l'extérieur. Non. Ce n’était vraiment que la famille. Et puis, je n'avais pas--  J'avais des copines ou copains mais pas vraiment, même pas d'amis très proches, quand j'étais plus petite.

 

Quel type de relation avais-tu avec elle?

 

Bien, alors là pour le coup, je pense que cela a été de la pure bienveillance, comme on n'en parlait tout à l'heure. Je vois cela comme de la pure gentillesse, en fait. C'était même au-delà de la gentillesse, que des bonnes intentions. Elle, voulait transmettre que des bonnes intentions à ses petits-enfants, pour qu'ils réussissent, qu'ils soient gentils, qu'ils soient câlins, qu’ils soient des gens bien, en fait.

 

Parfois, j'entends des personnes qui disent que c'est un peu un calvaire de donner des nouvelles à ses grands-mères, d'aller déjeuner chez sa grand-mère etc… Alors que moi pas du tout. Je trouve que c'est génial et j'adore le faire. J'adore la voir. J'aime bien qu'elle soit fière en fait, la rendre fière de ce que sont devenus ses petits enfants, de comment ses enfants ont été éduqués justement, ses petits-enfants, que l'on devienne des gens bien et qu'elle voit qu'on est bien dans notre monde. Et peu importe nos choix aussi. Elle est très ouverte aussi là-dessus. Peu importe les choix, les carrières, elle accepte tout à partir du moment où l’on est bien. Cela peut paraître Bisounours un peu mais, c'est le cas.

 

Les échanges avec ta grand-mère continuent encore maintenant ?

 

Et les échanges continuent. Je vais déjeuner chez elle dimanche. On se voit très régulièrement et voilà. Et puis, c'est important je pense de garder un lien fort avec les personnes que l'on aime. C'est parce qu’elle est toute seule maintenant, elle ne l'était pas avant. Donc, je pense qu’elle a besoin de plus d'attention aussi. Et puis, elle a de quoi faire parce que maintenant, elle a onze arrière-petits-enfants.

 

Voilà. Elle est toute énergique. Elle a Internet. Elle a Facebook, à 87 ans. 87 ans, Facebook. Elle avait un blog avant. Enfin, elle a un énorme iMac dans son bureau, un iPhone 6. Enfin voilà, 87 ans, elle est en pleine forme. Je ne sais pas si elle y va encore, mais elle allait à la piscine et à la gym toutes les semaines, il n'y a pas si longtemps. Donc non, elle est incroyable. Elle est incroyable.

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EST-CE QUE TU TE SOUVIENS D'UN MOMENT OU TU T'ES SENTIE SPECIALE DANS LES YEUX DE QUELQU'UN?

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Oui. Bien, oui. Après, cela peut être pas modeste du tout de dire : Bien, oui bien sûr. Mais, pas forcément dans mon enfance, là pour le coup.

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Je suis restée avec un garçon pendant un moment. Et lui effectivement oui, j'avais l'impression d'être très importante à ses yeux et c'était réciproque. Et oui, après un moment en particulier, là comme cela, cela ne me vient pas…. mais, j'avais l'impression au quotidien en tout cas, d'être importante à ses yeux et d'être importante, tout court, dans mon être. Enfin, que mon être était important, parce que j'étais aussi importante à ses yeux. Voilà.

 

Ce n'est plus quelqu'un avec qui je suis actuellement, mais en tout cas, cela était-- Oui, c'est un souvenir fort, d’être importante à ce point-là. C’était beau. Oui.

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QUI T'A AIDEE A GRANDIR?

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Oh là là ! Bien, beaucoup de monde au final, parce que comme je le disais, je n'ai pas trop de problèmes, donc j'ai toujours été bien entourée. J'aime à croire que c'est parce que j'ai réussi à bien m'entourer, en plus de ma famille évidemment. Mais donc voilà, il y a ma famille tout d'abord qui m'a aidée à grandir parce qu’elle m'a aidée à faire les bons choix. Elle m'a toujours appris à penser par moi-même, à être moi-même, à surtout s’en fiche un peu du regard des autres si moi j'étais bien avec ce que j’étais. Enfin, les valeurs de base, la morale en général et en dehors de cela, il y a mes amis proches dont mes deux meilleures copines d'ailleurs, qui s'appellent Hélène et Émilie.

 

Et elles, elles m’ont aidée à grandir dans le sens où, pareil, elles m'ont accompagnée aussi dans pas mal d'étapes de ma vie au final, parce que je les ai connues assez tard, au lycée. Mais depuis le lycée, je vieillis parce que maintenant cela fait quand même 10 ans, mais il s'est passé pas mal de choses et elles m’ont toujours accompagnée. Elles m'ont aidée à grandir dans le sens où, elles m'ont fait réfléchir: "Pourquoi tu as fait cela ? Est-ce que tu le referais ?" Enfin, on en parle. On refait le monde, quoi. Et je pense que refaire le monde, cela aide à grandir parce qu’on se pose un petit peu sur les points importants. Et puis oui, mes différentes relations amoureuses aussi, qui m'ont fait grandir.

 

Avec tes amies, c'est une sorte d'échange à trois ou chacune vous vous expliquez votre vie, vous vous supportez mutuellement, vous vous conseillez mutuellement ou bien, il y a un côté un peu plus unidirectionnel de quelqu'un qui a une sorte de leadership ?

 

Alors en fait, on est trois personnes complètement différentes, avec nos qualités et nos défauts. Mais vraiment pour le coup, on n’est pas du tout les mêmes personnes. Donc, on suit chacun des directions, pas opposées mais pas les mêmes. Et effectivement, je pense que l'on a quand même au final, la même vision des choses importantes, justement la même vision des valeurs.

 

Par exemple, la valeur de l'amitié pour nous c'est très très fort aussi et on sait que ça, il n'y a rien comme chemin que l'on peut prendre ou comme décision que l'on va faire qui va changer ça aussi. C'est pareil, c'est assez… Enfin c’est franc. Voilà, c'est un sentiment qui est très franc, qui est hyper présent. Donc, on a beau ne pas faire les mêmes choses ou ne pas être forcément tout le temps d'accord. Et c'est pour cela, que cela fait grandir d'avoir juste des piliers très forts et une fois que l'on a cette base-là, on peut se permettre après de faire des choix différents.

 

Ce que tu dis, c'est un peu une sorte de noyau dur de valeurs communes, qui s'applique dans des contextes différents parce que vous avez des vies et puis ensuite, des goûts, des envies, qui elles sont différentes.

 

Oui. C'est exactement cela.

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QUAND EST-TU DEVENUE ADULTE?

 

Je ne le suis pas encore, moi. Je pense. Après, cela ramène à la question qu'est-ce qu’être adulte ? Mais voilà--

 

Alors pour moi en tout cas, être adulte c'est du coup, avoir une stabilité et un équilibre trouvé avec sa personne et dans sa relation avec les autres. Voilà donc, tout simplement cela. Ce n'est pas avoir une maison et un chat et être marié et avoir des enfants, pas du tout. Donc, je ne suis pas adulte dans le sens où je pense que moi, je ne suis pas très stable dans ma vie. Par exemple là, j'ai emménagé dans un appartement en début janvier 2016 et on est en début 2017 et je vais changer d'appartement. Enfin, des choses comme cela. Je ne suis pas stable. Je n'ai pas forcément un équilibre de vie que je considère comme sain et adulte parce que voilà, je sors beaucoup, je fume, je bois. Voilà, je fais des trucs de jeunes encore, pas forcément très, comment dire, sains et matures.

Mais voilà, je ne pense pas être forcément adulte et je ne suis même pas sûre, d'avoir envie de le devenir vraiment.

 

Si je fais la différence entre un style de vie un peu fêtard et la stabilité dont tu parlais en toi-même, dans les relations avec les gens tu te considères adulte ou tu te considères encore Work In Progress ?

 

Non, je pense que là pour le coup, je me considère adulte parce que je sais quand même qui je suis, comment je suis. Et du coup, je me permets d'être moi-même avec les autres et du coup, c'est acquis. Je pense que maintenant, c'est trop tard de toute façon, pour changer ma personne et c'est trop tard pour m'adapter aux autres, pour adapter mon discours aux autres. Enfin, je pense que ça, c’est aussi être un peu adulte quand même. C'est de ne plus adapter son discours. C'est être soi-même. Enfin, c'est de trouver quand même-- Je me suis contredit avec ce que j'ai dit tout à l'heure, parce que je ne me suis peut-être pas totalement trouvée, mais je pense que l'on peut tout le temps changer. Mais, oui. Là aujourd'hui, je pense que j'ai une relation avec les autres qui fait je suis à l'aise dans ta relation avec les autres. Je ne me mens pas à moi-même et puis, je ne mens pas aux autres, donc à partir de là il y a déjà beaucoup d’acquis.

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QUAND AS-TU ENCORE ENVIE D'ETRE UNE ENFANT?

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Tout le temps. J'ai tout le temps envie d'être une enfant. J'ai tout le temps envie d'être émerveillée par tout ce que je vois et découvrir plein de choses et faire n'importe quoi et voilà. Mais parfois, je suis retenue par d'autres responsabilités comme le travail, comme-- Bien voilà, je pense qu'il y a une certaine pression sociale aussi. Une pression sociale dans le sens où, on approche de la trentaine donc maintenant, il va falloir se calmer et puis, ne plus sortir tout le temps et puis voilà, justement se poser un peu, faire une carrière. C'est des choses que l'on a au final bien acquises je pense, de par la société qui nous l’a dit depuis qu'on est né quoi.

 

Et comment ressens-tu cette pression sociale ? Est-ce que c'est ton moi intérieur qui te dit : "Soit comme ci. Ne sois pas comme cela » ou c'est des personnes qui objectivement, te le font sentir ?

 

Non. C'est des personnes puisque moi je m'en fiche. Mais du coup, c'est des personnes quand : "Lucie, c'est la nana qui sort beaucoup, et puis voilà, qui n'a pas de relations forcément très stables et puis qui…" Voilà, je papillonne un peu. Et cela, plus le fait de ne pas avoir de stabilité, comme je disais tout à l'heure. J'ai une stabilité dans le travail. J'ai une stabilité financière et tout cela, mais je veux dire, là on parle des relations. Dans les relations, j'ai mes amis, j'ai ma famille, cela me suffit. Mais après, c'est une pression sociale se ressent.

 

C'est une question d'acquisition ou une question d'obédience ? Est-ce c'est : "J'ai compris, mais je ne le fais pas." ou c'est : "Je n'ai pas compris." ?

 

Non. C'est juste que moi, j'ai compris ce que l'on attendait de quelqu'un, de la stabilité justement, de l'équilibre, de se poser, de devenir adulte, comme on dit. Cela, j'ai bien compris. Ce sont des choses qui sont plus ou moins faciles. Mais je n'ai pas envie de le faire.

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ENTRE ETRE AUTONOME ET QUE QUELQU'UN S'OCCUPE DE TOI. QU'ES-CE QUE TU PREFERE?

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C'est compliqué. Moi, j'aime bien être autonome parce que j'aime bien faire les choses à ma manière. Ce qui renvoie exactement à la question d'avant. Mais, je pense que j'ai des moments où, comme j'ai l'esprit encore un peu enfantin, j'ai besoin que l'on s'occupe de moi. J'ai des moments où cela ne va pas, où je vais aller voir ma maman. Je lui dis comme une enfant que cela ne va pas et que j'ai besoin de câlins, que j'ai besoin que quelqu'un s'occupe de moi, mais pas au quotidien.

 

J'ai des moments, mais comme tout le monde, des coups de blues ou des choses comme ça où là oui, je reviens. J’appelle ma maman. J’appelle mes amis. Je dis : "Cela ne va pas en ce moment." Et puis 24 heures après, tout va mieux parce que l'on a bu un café ensemble. Mais non, dans la vie de tous les jours, j'ai vraiment besoin d'être autonome. C'est même un côté peut-être solitaire aussi, que j'ai parfois, où je n'ai envie de voir personne, où je n'ai envie de parler à personne. Mais encore une fois, c'est assez cyclique. Là non plus, je ne suis pas stable sur mes états d’âme.

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QU'EST-CE QUI TE REND BELLE?

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Qu'est-ce qui me rend belle ? Mon enthousiasme, je pense. Enfin, ma joie de vivre au quotidien, on va dire. Le fait d'être enjouée, voilà. Je pense que je suis quelqu'un d'enjouée et positive. Enfin, je ne suis pas du genre à me plaindre ou à voir le verre à moitié vide. Ce n'est pas du tout, du tout, du tout mon genre. Donc voilà, je pense être une personne qui amène de la bonne humeur.

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Donc, je pense que cela est quelque chose qui peut me rendre belle, dans le sens où cela me rend agréable et forcément du coup, plus-- Bien oui, belle. En tant que belle personne aussi, pas en tant que voilà, physiquement. Je ne pense pas que ce soit le sujet ici.

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Friends
Life
Caring
World
Future
Closing

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TU AS DEMANDE A TROIS AMIS UN OBJET QUI TE REPRESENTE. PEUX-TU ME LES D'ECRIRE?

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Bien mes amies, je le leur avais demandé, mais je ne les ai pas relancées donc elles ne m'ont jamais répondu. Mais moi, j'en ai un. J'en ai un en tout cas, en tête. C'est une éponge en fait, parce que j'ai l'impression d'absorber tout ce que-- En tout cas, j'essaie d'absorber toutes les bonnes choses que je ressens chez les personnes et de me les faire appliquer à moi-même. Et aussi, une éponge dans le sens où j'aime apprendre plein de choses, découvrir plein de choses et puis m’en imprégner. Donc ça, c'était le premier objet.

 

C'est en termes d'attitude de vie ? En termes d'enseignement sur ce qu'ils font ?

 

Bien, c'est vraiment tout, en fait. Il y a des personnes qui vont avoir des comportements, des façons de vivre, comme tu dis, que je trouve admirables, mais vraiment admirables et j'essaye de m'en inspirer et de faire les mêmes choses. Enfin, j'essaye. Mais aussi, sur des trucs un peu plus bêtes, sur l'humour des gens, quand-- quelque chose que j'aime bien, j'essaye de m'en imprégner. J'ai envie d'avoir le même, même si je n'y arrive pas. Mais je me dis : "Oh, la, la ! J'aimerais bien, Quoi." Ce n'est pas être envieuse. C’est juste, plutôt de l'admiration. Je veux m'imprégner de tout cela et bon après, je le refais à ma sauce. Mais, voilà.

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QU'EST-CE QUI EST DUR QUAND TU TE LEVES LE MATIN?

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Bien justement, je pense que je me mets une pression très forte à être quelqu'un de bien, et c'est dur de se lever le matin, en se disant : "Bon, allez. Là, je vais tout faire pour être--" Enfin, j'ai l'impression de mettre une forte pression sur le fait d'être irréprochable. Je ne suis pas du tout, du tout, du tout irréprochable et du coup, quand je me lève le matin, je me rends compte à quel point.

 

Et donc, c'est ton anticipation de ce que tu vas devoir faire pour être irréprochable pour la journée qui va venir, que tu ressens ?

 

Non. Même, c’est de se lever en se disant : "Oh, la, la ! Bon, je ne suis pas encore tout à fait à la hauteur de mes espérances." Bon après, c'est dur. Je me lève tous les matins, quand même. Voilà.

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QU'EST-CE QUI TE FAIS SOURIRE LA JOURNEE?

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Bien, les détails surtout. Il fait beau. J'entends les oiseaux qui chantent le matin. C'est tout bête, mais-- J'ai un déjeuner avec une copine. Le soir, je sais que je vais voir telle ou telle personne. C'est des détails, mais cela me fait sourire tous les matins, de me prévoir des petits moments de confort ou de réconfort.

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QUELLE EST LA DERNIERE FOIS OU TU AS SAUVE LE MONDE?

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Je ne sais pas répondre à cette question. Je n'ai pas d'idée. Non, quelque chose de vraiment bien ? Je réfléchis, mais je n'ai pas l'impression d'avoir sauvé le monde.

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QUI PREND SOIN DE TOI?

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Bien, comme tout à l'heure, mes amis proches et ma famille au complet, toute ma famille. Je me rends compte à quel point c'est Bisounours de dire cela, mais je pense qu'il n'y a pas un membre de ma famille que je ne peux pas appeler demain, en lui disant que j'ai un problème, il faut m'aider. Je pense que chaque membre de ma famille serait prêt à prendre soin de moi et voilà, accueillir tous mes problèmes.

 

Et tu vois cela, c'est un recours en cas de besoin ou c'est quelque chose qui a lieu naturellement de manière régulière ?

 

De manière régulière, j'ai des gens qui prennent soin de moi. Voilà justement, mes amis et ma famille proche, donc mes parents. Après non, en cas de besoin, je sais que je peux faire appel à beaucoup plus de personnes, mais quotidiennement, j'ai quand même un cercle, un noyau dur, un cercle très fort sur mes parents et un petit groupe d'amis avec lesquels on est très soudés. On se voit beaucoup. Enfin, on est très proches. Je suis allée à l'hôpital tout bêtement, pour un problème à l'œil en septembre. Je suis restée une semaine à l'hôpital et j'ai vu le nombre de gens qui étaient passés. Cela m'a fait vraiment plaisir. C’est touchant de voir que les gens prennent soin à ce point-là, de ta personne.

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DE QUI PRENDS-TU SOIN?

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Bien, voilà. Ça, c'est un truc que je me reproche justement. J'ai l'impression de pas prendre assez soin de moi et des gens qui prennent soin de moi. Donc, j'ai l'impression parfois, de ne pas retourner ces efforts-là en ne prenant par exemple, pas forcément de nouvelles de mon père.

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Voilà. J'ai l'impression parfois, enfin je mets une pression là-dessus aussi et me dire : "Oh, la, la ! Il faut que j'aie des nouvelles et il faut que je sois là. Il faut que je sois présente. Il faut que je montre que je suis présente." Parce qu’être présente, c'est une chose, montrer qu'on l’est, c'est moins facile. Enfin, il n'y a pas d'amour. Il n'y a que des preuves d'amour, comme on dit. Donc, voilà. Mais encore une fois, j'essaye d'être le plus là, pour ce même noyau dont j'ai parlé.

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QU'EST-CE QUI TE REND HEUREUSE QUAND TU A FAIT QUELQUE CHOSE POUR QUELQU'UN?

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Bien du coup, de voir cette personne heureuse. Parce que je me dis que c'était le but premier, donc c'est que j'ai réussi à le faire. Si je rends quelqu'un heureux, enfin oui, ça fait une personne de plus, quoi. Cela fait quelqu'un d’heureux. Je ne sais pas, tout simplement. C'est donner ce que l'on aimerait bien aussi recevoir ou des choses comme cela.

 

Si je fais quelque chose pour quelqu'un, cela ne va être en aucun cas, par besoin de retour. Sinon, je n'ai pas envie de le faire. J'essaie de ne pas faire les choses en attendant quelque chose en retour. Je pense que c'est ce qu'il y a de pire en fait, de faire ça.

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QU'EST-CE QUI TE REND TRISTE?

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C'est quand j'ai le sentiment de ne pas être comprise, quand les gens ne comprennent pas ce que je leur veux faire passer comme message. C’est frustrant. Cela m'agace. Être comprise, encore une fois ce n'est pas que l'on soit d'accord avec moi, c'est juste que l'on me dise : "Ok. Je comprends." Et puis les gens intolérants, l’intolérance en fait.

 

Les gens intolérants qui du coup se ferment à que tu aurais voulu leur expliquer ?

 

Voilà. À ce que je peux exposer, à des idées que je peux avoir ou des choses comme cela. Je pense que l'on ne peut pas tous être d'accord avec tout mais au moins, laisser les autres penser ce qu'ils veulent, ou être comme ils veulent, ou des choses comme cela. C’est très important. Enfin, je trouve que c'est très important d'être ouvert sur l'état des autres et l'envie des autres. Cela peut me rendre triste, que les gens ne veuillent pas voir, ou soient bloqués, ou ne veulent pas comprendre, quand il n'y a pas d'effort, en fait.

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EST-CE QU'IL Y A QUELQU'UN QUI FAIT QUELQUE CHOSE BIEN DANS CE MOMENT?

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Bien, plein de choses en fait. Moi, j'admire toutes les personnes qui font ne serait-ce qu'un minimum de choses pour le monde. Enfin, c'est-à-dire que ce soit ma copine végane végétarienne qui fait attention au respect de l'environnement, de la planète et qui fait des études là-dedans, ou que ce soit une boîte qui à son échelle fait le tri des déchets, qui essaye d'imprimer le moins possible, et s’ils impriment, c’est sur des papiers recyclés.

 

C'est dans les actes tout bêtes du quotidien que l'on a un impact ensemble sur le monde. Donc après oui, il y a des organismes qui forcément, ont la légitimité et peuvent se placer en tant que modèle sur cela, donc que j'admire énormément aussi. Il y a des gens qui font des associations. Enfin, ma tante par exemple, qui va donner des cours pour des gens qui n'ont pas eu accès à l'éducation ou des choses comme cela.

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Je pense que si tout le monde fait des actions ou des petites actions, je trouve cela admirable. Mais, je ne me dis pas que parce que telle personne n'a pas le même niveau d'exigence, cela veut dire qu'elle s'en fiche ou autre. Non. C'est chacun aussi, fait à son échelle ce qu'il peut.

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S'IL Y AVAIT UN EVENEMENT QUE TU POURRAIS ANNULER?

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Bien, l'intégralité des génocides ou des guerres, par exemple. Ou même pas des génocides, d'ailleurs. Je vais parler plutôt des guerres. Les guerres en fait, en général.

 

Les conflits armés meurtriers ?

 

Exactement ou la méchanceté humaine, du coup. Ce qui ramène à peu près aux mêmes choses. Mais, ce n'est pas un événement. Donc, si on parle d'événements à proprement parlé, oui c'est les guerres. C'est classique mais bon, c'est tellement évident pour moi.

 

Dans ta définition de méchanceté, moi, j'ai deux façons de la comprendre. Une qui est simplement, la résolution par la force des différents pour avoir gain de cause, ou une deuxième qui est de la méchanceté gratuite ou fondamentale. Est-ce que tu parles plutôt de l’une, de l’autre ou des deux ? Ou pour toi, cette distinction n'a pas de sens ?

 

Non. Moi, je pense qu'elle englobe les deux. La méchanceté humaine, elle englobe les deux. Je pense que cela nous est tous arrivé d'être un peu méchant.  C'est vraiment le côté mauvais, que peut avoir une personne et que ce soit parce qu’elle résout les conflits, justement par la force ou parce qu’elle a décidé que telle personne, elle ne pouvait pas la voir. Cela vient d'un fond mauvais. Après, il se traduit différemment, mais c'était vraiment ce socle-là. Enfin, je n'ai pas fait la distinction entre la force et tout cela. C'est pour cela que je dis, ce n'est pas un événement, en fait. La méchanceté, c'est plutôt une chose, on va dire un état, quelque chose de profond que je pense que tout être humain a et a intégré le fait, que ce ne soit pas bien et donc, de ne pas le faire. Mais ça, je l'enlèverais. Oui. Je suppose que l'on a tous déjà été un peu méchant avec quelqu'un. En le voulant ou non.

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EST-CE QU'IL Y A QUELQU'UN QUE TU AIDE ACTIVEMENT?

 

Bien, non. Je l'ai fait un peu. Enfin, je l'ai fait un peu, … non même pas. Je donne à des associations, mais je ne suis pas activement présente.

 

Il n'est pas nécessaire d'être militante patentée, tamponnée, badgée.

 

Bien, j'ai quand même—Non. Non voilà, je donne à des associations caritatives ou autres, mais je ne me suis jamais vraiment engagée dans le côté-.. Je ne me suis jamais vraiment engagée dans une lutte particulière. Et parce que, va choisir ! 

 

Ou à titre personnel ?

 

Bien, il y a un moment où je ne mangeais plus de viande quasiment, par exemple. Parce que j'avais vu ces documentaires sur l'éthique des abattoirs, de la surconsommation etc… Là je fais un peu moins attention, mais j'ai eu une grosse période où je faisais très attention. Par exemple, je n’achète jamais de viande si je ne sais pas d'où elle vient. C'est des choses comme cela mais, c'est encore des petits détails. Je ne suis pas activement présente sur une lutte en particulier. Même à titre personnel, même dans la vie de tous les jours. Je fais attention à plein de choses, mais non. Ce n'est pas-- C'est plutôt mes valeurs et mon éducation, qui m'indiquent un peu la bonne--

 

Tu fais le  bien autour de toi, plutôt que d'essayer de le projeter au-delà ?

 

Oui. Voilà. Je fais attention. Enfin, je ne jette pas mon chewing-gum par terre. Je donne un petit peu à des associations mais, je ne vais pas faire de manif pour qu'on arrête de faire ceci ou cela. Je pense que si tout le monde faisait cela au lieu d'aller faire les manifs, ce serait bien. Parce que des manifs avec des flyers pour dire que l'environnement, il faut le protéger et distribuer ces papiers imprimés à l'encre couleur, je trouve cela hypocrite, par exemple. Je trouve cela-- Enfin, cela n'a aucun sens.

 

Oui. Il y a beaucoup de contradiction dans ce que l'on fait.

 

Oui. Enfin, les personnes qui ne mangent plus de viande pour le bien-être des animaux et qui portent des chaussures en cuir, je trouve que cela n'a aucun sens. Et alors après, ils peuvent le faire mais du coup, ils ne se revendiquent pas pour la protection des animaux. Ils disent qu'ils font « un pas dans le sens de… » Mais, cela devient trop compliqué. Si on veut tout faire, de toute façon on ne s’habille plus et on vit nus dans son jardin en faisant pousser des carottes. Et dans ces cas-là, c'est très bien.

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DANS TA VIE REVEE, OU ES-TU DEMAIN ET QU'EST-CE QUE TU FAIS?

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Où je suis ? Je ne sais pas. Je vis un peu le jour le jour, donc je ne sais pas. Non. J'aimerais bien habiter à Londres, travailler dans le domaine de l'artistique et que-- Je ne sais pas. Voilà, le monde des Bisounours dont je parle depuis tout à l'heure, quoi. Il y a du soleil tout le temps. Il y a de la culture, des amis et je n'ai pas vieilli. Et je ne vieillis plus et je m'arrête là.

 

Avoir du soleil tout le temps, je n’irais  peut-être pas à Londres, mais…

 

Mais voilà, justement dans mon monde à moi, dans mon monde rêvé à moi, il fait beau tout le temps. Donc, même à Londres. Voilà.

 

Et qu'est-ce que cela changerait pour toi ? En termes de satisfaction, d'agrément, d'intérêts…

 

Bien fondamentalement, pas grand-chose en fait. Mais si, parce que je pense que je serai plus épanouie, parce que j'aurais réussi à vivre dans le monde dans lequel je veux être. Et donc, si j'ai réussi à être dans le monde dans lequel je veux être et le métier dans lequel je veux être, avec les gens avec lesquels je veux être, c'est que j'ai réussi ma vie. Et avec le monde de paix et de bonheur. Enfin, c'est idyllique mais, c'est ça.

 

Je pense que c'est un peu à cela, que tout le monde tend, en fait. C'est de vivre dans son petit monde parfait avec des choses à faire, les proches autour de soi et un épanouissement personnel. J'ai l'impression que tout le monde tend à la même chose. Enfin ça, c'est les optimistes. Après, il y a les pessimistes qui se disent que de toute façon la vie ne rime à rien et que l'on s'en fiche de ce que l'on fait mais, ce n'est pas mon cas.

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QU'EST-CE QUE TU FERAS QUAND TU SERAS AGEE?

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Cela, c'est ma pire angoisse, de vieillir. C'est terrible à dire mais je ne me projette pas, parce que cela me stresse. Voilà, je n'ai pas envie de m'imaginer plus vieille parce que je n'ai pas envie de l’être donc, je ne me projette pas. Je ne me projette peu, en tout cas. Donc, je me projette comme moi maintenant, mais avec des rides. Je ne veux pas. Enfin voilà, comme je disais tout à l'heure, je ne me vois pas dans ce que l'on attend de moi, dans la stabilité… Je suis mariée et puis, j'habite à la campagne. Je n'ai pas envie. Je ne sais pas. Je n'y pense pas trop, en fait. Je veux être accomplie avec moi-même, épanouie moi, dans ma vie, mais pas…

 

Tu associes avec l’âge le fait d'être rentrée dans le rang ou rentrée dans un moule, d'avoir dû intégrer les contraintes ?

 

Oui. Mais c'est le cas déjà. Enfin pour moi, c'est le cas déjà. Dans toute société, on est dans des contraintes. Autant ne pas être dans toutes.

 

Et que penses-tu alors, de l'exemple de ta grand-mère qui à un âge clairement avancé, est encore d’une activité, d’un dynamisme, qui semble avoir trouvé un grand équilibre ?

 

Bien, je trouve cela admirable. Parce que cela se voit, que c'est compliqué. Enfin, elle m'a demandé la dernière fois, si l’application Uber, comment cela s'installe et est-ce qu'il faut un compte et comment cela marche. Elle n'est pas encore tout à fait à la pointe de la technologie, mais elle veut vivre avec son temps et puis, ne pas se laisser dépasser par toutes les avancées qu'il y a, et il y en a. Il y en a, surtout depuis 10 ans. Je pense que si elle avait lâché à un moment le temps avec lequel elle vivait, elle ne serait pas là comme cela aujourd'hui, dans le dynamisme, dans le partage, dans l'ouverture d'esprit, comme je disais tout à l'heure.

 

Enfin, si on se laisse un peu couper du monde et que l'on ne veut pas voir ce qui se passe autour, on est plus ouvert d'esprit, clairement. On se renferme dans son petit bien-être quotidien et puis, on s'intéresse moins, en fait. Du coup, on perd en intérêt pour la vie en général.

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EST-CE QUE TU AS UN MESSAGE POUR QUI QUE SE SOIT QUI LIRAIT TON INTERVIEW?

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Je veux dire une citation des inconnus, dans un sketch et c'est : "Aimez-vous les uns les autres. Bordel de merde."

 

Cela ne va pas être facile à traduire, mais on va essayer.

 

Voilà. C'est tout. C'est mon seul message.

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AYANT LU TON INTERVIEW, QU'EST-CE QUETU AIMERAIS QUE LES GENS EN RETIENNENT?

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Quel sentiment ? Bien, que l'on est tous un peu les mêmes personnes avec tous des chemins un peu différents, mais qu'on a tous envie d'être meilleur. Ou en tous cas, il faut faire les choses pour être bien avec soi-même et du coup, que les autres soient bien avec eux-mêmes.

 

Merci beaucoup

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